samedi 9 avril 2011

Vraie fausse expertise psy

Les vraies fausses expertises psychiatriques
- l'arme (in)discrète des juges


Dans l’extrait de l’expertise qui suit tout est faux sauf l’auteur et inventeur de ses quelques lignes l’"expert" Dr M. qui malheureusement est authentique et qui se(r)vit toujours.

Le troisième pouvoir
Son "œuvre" est sans aucune valeur diagnostique mais riche en phraséologie littéraire (ma foi, d’une qualité plus que douteuse) elle s'est avérée assez subtile pour qu'un juge des enfants - Mme Le F., sans scrupule (" Tant que vous contestez ma décision vous n’êtes pas prêt à revoir vos enfants et ça peut durer encore des années. "), prive sur sa base un père - Mr T., de tous ses enfants.

Pendant les 40 minutes d’"examen" - consacrées uniquement à la rédaction sur un portable du CV de l’objet qu’on lui a envoyé à dénigrer - l’essayiste-expert a eu même le temps d’imaginer les propos qui ont été soi-disant prononcés par son "patient" pour que son comportement énerve à coup sûr le juge.

Le pauvre père qui s’est vu condamné sur la logique fallacieuse d’un petit médecin mais grand devin complice du juge (cf. Mr T. ne se drogue pas mais s’il le ferrait il va basculer dans un délire de type paranoïaque !) Son seule erreur c’était d’accepter ce jeu de dupe dit "expertise".

Comment dans ce cas ne pas se souvenir des serviles confrères "experts" de Dr M. qui, sans exception, ont déclaré pédophiles tous les innocents dans l’affaire d’Outreau ! Il semble que plus que la vérité, c’est la volonté "suprême" (et arbitraire) du juge qui compte et qui, même dans les cas avérés des expertises truquée ou des faux experts, n’est pas tenu de revenir sur sa décision.

Le mécanisme d'expertise est simple et apparemment rodé. On n’envoie au psychiatre que les éléments à charge, non débattus, non avérés mais cachetés comme véritables par le sceau de pouvoir du magistrat. Ensuite il suffit de poser une seule fois la question à la personne expertisée s’il conteste les énoncés (les allégations convertis en affirmations par l’autorité du juge) des rapports. A la limite, la question n’est même pas nécessaire car, par hypothèse, l’expertise est ordonnée quand l’une de partie est en désaccord avec la décision du juge. 

Celui qui est observé, s’il est manifestement opposé à ce qu’on lui reproche, ne peut plus échapper à son diagnostic de paranoïa et de rigidité car le médecin est normalement supposé à croire que le juge lui envoie que des faits réels. Par définition, la paranoïa est caractérisée par des erreurs de jugement liées à un raisonnement logique sur des bases fausses (les allégations contestées ici sont supposées comme avérées par le médecin) reposant sur des a priori purement subjectifs.

Or, la bataille judiciaire de l'expertise est perdue d’avance par le seul fait que son assujetti a accepté de se soumettre à une telle exercice. Le juge est libre désormais d'écrire sans débattre que " Les expertises psychiatriques confirment les éléments recueillis antérieurement. " et tant pis pour l’objectivité  et la vérité sacrifiées au raisonnement fallacieux de ces expertises.

Le plus souvent les gens sont présentés sans aucune démonstration par les psychiatres à la manière d’"amicus curiae" [un amicus curiae est une expression légale latine signifiant "ami de la cour", référant à quelqu'un qui, n'étant pas partie à une cause, se porte volontaire pour aider la cour à trancher une matière.], comme mégalomaniaque et paranoïaque. Et ils n’hésitent pas à franchir la ligne de la déontologie de sa profession, comme c'est dans le cas présent, pour appuyer cette thèse. 

Le psychiatre en question a même inventé les prémisses de ses conclusions – par exemple, le symptôme classique de la paranoïa " Il soupçonne un complot. " Mais encore … après avoir noté que l'observé ne fume pas, ne boit pas et qu'il est végétarien (c’est-à-dire, qu'il mène une vie plus au moins saine) il établit ex nihilo la hypothèse que s'il devenait toxicomane il deviendrait dangereux ! : " Comme il est très interprétatif, il est important qu’il évite toute toxicomanie qui ne ferait que renforcer ce sentiment ; avec un risque de bascule dans un délire, de type paranoïaque. " 

Pourquoi à la cinquantaine (en l’occurrence), quelqu'un devrait tomber dans la toxicomanie ? – ni lui ni le juge ne se sont pas posé la question. Ce qui les intéressaient c’était que les mots délire et paranoïa soient lâchés. Pas la moindre allusion d’un diagnostic différentiel pour écarter les éventuelles erreurs dues au "biais cognitif" [contrairement à la logique scientifique dite "booléenne" qui utilise que deux valeurs du calcul des propositions - vrai ou faux, le biais cognitif provoque des erreurs de perception, de décision et de comportement]  ou aux "opinions alternatives" qui ne sont pas considérées par la médecine comme un délire. Or, gare à ceux qui sont sain d’esprit, par a contrario tous sont des malades !

Et probablement puisque le psychiatre lui-même n’était pas assez convaincu de la validité de ses propres "arguments" il a utilisé la méthode Coué [c'est une forme d'autosuggestion censée entraîner l'adhésion du sujet aux idées positives qu'il s'impose] pour les inscrire dans une perspective de persuasion par répétition. Par exemple, il emploie dans son texte au moins cinq fois  le mot "irritable" sans qu’un seul fait ne lui soit associé. 

Et une fois le pied mis sur le sentier battu des qualifications rien n’arrête plus ce psychiatre. Son expertise est un véritable exercice de style : " son orgueil l’aveugle et grand régnant, il ne condescend point à céder " ; " poursuit encore et encore les mêmes vaines quêtes et revêt chaque jour plein d’espoir les glorieux haillons d’un narcissisme mis à mal ". Il ne faut pas être un scientifique pour autant, pour s’apercevoir que plus les adjectifs dans une thèse s’amplifient  moins l’objectivité y reste. Mais jugez donc par vous-même :

" Mr T. présente des traits de caractère paranoïaque et une intelligence normale mais qui est perturbée par ses convictions et ses certitudes. "

" C’est un homme terriblement déterminant, qui est nerveux, irritable, intolérant, voir violent, et qui a beaucoup de mal à se contrôler. "

" Il tolère mal la contradiction ou une position contraire à la sienne. Une psychorigidité qui fait qu’il est très intolérant et facilement coléreux. "

" Il est irritable et très susceptible. - Personne ne m’aime. "

" Il soupçonne un complot. - Je m’estime avoir été jugé arbitrairement. "

" Il aime être le seigneur. Il chérit ce fantasme qui est au centre de son imaginaire. "

" On note une agressivité qu’il maîtrise mal. Il contrôle très mal ses passions. "

" Il en veut à tout le monde, ce qui le rend irritable, coléreux et souvent fortement désagréable. "
 
" Quand il n’obtient pas satisfaction, il devient coléreux et irritable. "

" Il peut parfois perdre le contrôle de lui-même. "

" Une hypertrophie du moi et un narcissisme fort. "

" Il apprécie d’avoir une femme soumise. "

" Il préfère s’immoler et immoler sa femme sur le bûcher de ses ambitions déçues. "

" Une partie de lui n’ignore pas que sa femme a besoin de soin mais son orgueil l’aveugle et grand régnant, il ne condescend point à céder. "

" Il n’attache aucune importance à l’opinion de l’autre qui l’indispose et irrite. "

" L’échange d’idées n’est plus à sa portée. "

" Il n’a nullement avancé dans sa réflexion. "

" Il sait comment sortir de cette situation. Il est clair qu’il ne le veut point. "

" Il est capable de passage à l’acte mais il est bien incapable de gérer ou de contrôler ses émotions. "

" Comme il est très interprétatif, il est important qu’il évite toute toxicomanie qui ne ferait que renforcer ce sentiment ; avec un risque de bascule dans un délire, de type paranoïaque. "

" Il ne veut rien savoir et poursuit encore et encore les mêmes vaines quêtes et revêt chaque jour plein d’espoir les glorieux haillons d’un narcissisme mis à mal. Toute sa famille en souffre. "

" Il s'éloigne lentement mais sûrement de la réalité de la vie, de ses nécessaires compromis et du bon sens salutaire qui permet une saine vie familiale et sociale. "

" S’il n'accepte pas quelques compromis, la situation va à très court terme devenir ingérable et que la seule solution sera de protéger les enfants. "

" Il serait judicieux qu’il entreprenne un suivi psychologique. " ..................................



A titre de comparaison, les conclusions des experts étrangers (vingt pages au total contre  deux seulement de l'"expert" français remplies uniquement de diffamations et mensonges) :
Du psychologue /
" Dans la structure de la personnalité de Mr T., il n'y a pas de caractéristiques de base comme l'hostilité et l'agressivité, qui soient exprimées dans ses relations avec les membres de la famille. S’il se manifeste une tendance à conflit dans son comportement, elle est due plutôt à un style de communication inadapté. Il existe des points de confusion dans la famille, particulièrement en ce qui concerne ses relations avec sa belle-fille qui selon lui sont basées sur l’attitude négative créée de manière préalable chez l’enfant par les grands-parents maternels. Mr T. n’est pas optimiste pour une résolution facile de ce conflit. Quant aux autres enfants, il exprime du contentement de leurs performances personnelles et une bonne volonté catégorique de prendre soin de leur développement. Il est en état de stress, provoqué par leur placement en dehors du foyer familial décidé par les services sociaux. Il fait preuve d’attention et de soucis envers son épouse, il la soutient dans le traitement de sa maladie dépressive. "

Du psychiatre /
" Lors de l’examen psychiatrique et psychologique effectué, y inclus par des méthodes de test, nous n’avons pas constaté aucun trouble psychique chez la personne attestée. Certaines particularités de la personnalité sont présentes qui ne sortent pas en dehors des limites de la norme clinique, c’est-à-dire, on ne peut pas admettre qu’il s’agit d’un trouble de la personnalité. Il n’y a pas de données patho-autobiographiques permettant de parler d’un tel trouble : il a terminé avec succès trois facultés, deux d’entre elle en France, il a travaillé assez longtemps à plusieurs endroits où il exécutait ses tâches avec succès, selon l’anamnèse dont nous disposons. Ses relations dans sa famille pendant son enfance étaient harmonieuses, lui-même il a construit une famille avec trois enfants qu’il a élevé et assuré dans chaque aspect jusqu’au moment où les enfants ont été amenés en dehors de la famille par la décision du tribunal. Il n’y a pas de raisons psychiatriques (psychologiques) d'affirmer que la personne attestée n’est pas capable de s’occuper de ses enfants et d’assurer leur développement et leur éducation correcte. "

N.B. : On peut lire l’intégralité des noms de familles sur la page : http://boristanouscheff.blog.bg/lichni-dnevnici/2010/01/05/frensko-ili-libiisko-pravosydie-izberete-sami-treta-chast.466691 qui appartient à mon autre blog : http://boristanouscheff.blog.bg/ où le texte d'origine à été publié en 2010 (placé après celui qui est sa traduction en bulgare).
 
Boris Tanusheff

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