mercredi 30 mars 2011

Ingénierie sociale

La démocrature de l'ingénierie sociale suédoise

(extrait de la " Lettre ouverte d'une "mauvaise victime" ")


Parvenir à une position commune en forgeant une décision collective, tel est sans doute le réflexe professionnel, social et politique qui imprègne la vie suédoise. Ce réflexe, qui se prétend vieux de plusieurs siècles, se dit remontant aux premières heures d’une vie communautaire des villages suédois. Belle histoire...

Le crucifix de la "démocrature"
Écouter la minorité, c’est être efficace, car la majorité des suédois considère qu’imposer une décision à une minorité, c’est prendre le risque de voir cette minorité la rejeter plus tard et susciter des conflits encore plus difficiles à résoudre. En vérité il convient d’approfondir les connaissances de la genèse du modèle suédois sous lequel se cache un ersatz du christianisme : un totalitarisme intolérant. La Chrétienté épousée par l’Empire Romain était devenue totalitaire et exterminatrice car n’ayant pas développé la notion de l’absence de Dieu ici-bas. En Suède la doctrine de l’État s’est attachée à Jéhovah autant qu’au Christ et a conçu sa providence sociale à la manière de l’ancien testament.

Lapons et autres minorités comme celle des gens du voyage appelés "Tattare" (gens du voyage), n’étaient pas vraiment respectés par le premier chef d’État social-démocrate, Hjalmar Branting, qui fut un des créateurs du premier institut de biologie raciale de l’Université d’Uppsala crée en 1922. (Il est important de rappeler que la motion qui fut inscrite par le social-démocrate Wilhem Björk avait reçu le support du représentant de la droite Arvid Lindman tout autant que celui du centre représenté lors par Nils Wohlin et des libéraux Jakob Pettersson, Raoul Hamilton et Knut Kjelberg etc).

Autres noms parmi ceux d’intellectuels des plus connus de Suède, ceux d’Ellen Key, de Selma Lagerlöf (prix Nobel 1909), de Verner von Heidenstam (prix Nobel 1916) et du peintre suédois Anders Zorn, apportaient leur caution à une politique de la préservation hygiénique de la race, promulguée un peu plus tard  en Suède par le couple Gunnar et Alva Myrdal. (Gunnar Myrdal fut lauréat au prix Nobel en sciences économiques en 1974 et Alva Myrdal reçut le prix Nobel de la paix en 1982). À la tête de l’institut trônait Svante Arrhenius, honoré lui aussi, du prix Nobel de chimie en 1903.

Aujourd’hui l’individu n’existe que dans l'horizon de la définition non plus d'un peuple mais d'une communauté, ceci en n’accordant plus autant d’importance à la "race" mais corollairement plutôt à la reconnaissance du droit à la nationalité communautaire, à partir de laquelle se posent tous les problèmes politiques. Entraînée dans les sillons réformés d’un passé mythique de type germano-nordique et prussien, la philosophie de l'authenticité, en Suède comme aujourd’hui en Europe, ne fait que creuser (en le cachant), le fossé traditionnel existant entre une sphère dite du salut de l’esprit et des vertus privée, et celle de la sphère se disant publique, véritable porte parole du réel pouvoir dirigeant qui lui reste discret sur son balcon élyséen.

L’intolérance de l’etablissement démocrate suédois refuse de constater que chacun, dans une communauté nouvellement fédérée de type social-démocrate, est impérativement assujetti. Tout comme le communisme s’est métamorphosé en fascisme, la social-démocratie s’est métamorphosée en "démocrature" inspirée des idées du fédéraliste américain John Adams, grand architecte de la guerre de sécession, qui affirmait que " l’idée que le peuple est le meilleur gardien de sa liberté n’est pas vraie. Il est le pire envisageable, il n’est pas un gardien du tout. Il ne peut ni agir, ni penser, ni vouloir ".

Il est pourtant un fait reconnu depuis les plus anciennes républiques, que l’abus et l’excès (de démocratie) altèrent la liberté et les proclamations d’Adams ne font que confirmer que la démocratie fédéralisée n’est que le prétexte légitimateur de l’institution souveraine et oppressive de "l’élite politique". Cette "élite" dont l'instrument dérivé de l'expérience française de 1789 à 1815 qui fut l’un des  premiers mouvements synarchistes [le pouvoir subordonné à l'autorité d’une société politique secrète] responsable des schismes politiques européens postérieurs  aux deux dernières guerres mondiales, dont les coups, portés tantôt du poing droit, tantôt du poing gauche, vinrent frapper simultanément des deux côtés opposés les victimes d’en bas.

On peut se demander quels ont été, entre ces deux grandes dernières guerres, les clubs et les lieux de rencontre occultes des grands architectes de l’Europe sociale, qui ont philosophé en rond – depuis le siècle des lumières et après la révolution française, comme les :  Adolf Schicklgruber alias Hitler inspiré lui-même par les  idées eugénistes de l’américain Madison Grant ; Alfred Rosenberg "théoricien du nazisme" ; Martin Heidegger qui est comme son ami intime Eugen Fischer, lequel fut  en effet l’un des principaux organisateurs de l’euthanasie des malades mentaux sous Hitler et qui ne cessera d’être en accord avec le reste de la hiérarchie nazie.

Ce que visait Heidegger, tout comme Fischer à un niveau plus général, c’était l"’hygiène raciale" et la germanisation de l’Europe, comme il le dit très clairement dans l'un de ses textes. Il est toujours très étonnant de constater que, dans les grands mouvements qui ont déchiré l’Europe et la Russie depuis le début du XXème siècle, ce sont de petits hommes et femmes paradoxaux qui ayant lut et défiguré l’œuvre de Nietzsche ont un peu trop rapidement, dans un but tout autre que celui de l’idéologie qu’ils propageaient, distribué le poison intellectuel dans l’esprit des masses et développé le culte de la mort dans une Europe sur-militarisée.

L'impératif du moment, en 1931, pour ces philosophes et sociologues auto-déclarés, était précisément de saisir la dimension politique qui consiste à construire l'homme "nouveau" (bête blonde) en fonction de son peuple d’appartenance (traits distinctifs), d’où l'importance de la nationalité (Volkstum). De ce dernier on retiendra le préfixe néo-allemand (neudeutsch) que viendra épouser le "Folkhemmet" [le foyer national] de Tage Erlander, le "land fader" (le père de la nation) suédoise. L’individu suédois n’a pas été particulièrement éclairé pour trouver sa place et ses responsabilités en différenciant l’esprit communautaire de celui de liberté dans la société civile.

Dans l’eugénisme scandinave déclaré "volontaire", l’institut développera ses expériences sociales pour le " bien être du foyer national " ("Folkhemmet") qui seront mis en œuvre par les architectes de l’hygiène de la race suédoise Gunnar et Alva Myrdal et qui seront appliquées sur plus de 100 000 sujets (dont 65 000 d’entre eux seront stérilisés). Tout cela bien sûr au nom du parlementarisme, lequel une fois de plus s’avérait n’être qu’une forme de démocratie néo-élitiste, bourgeoise et, oh combien, déjà vue "volksgemeinschaft" [communauté nationale]. Pourtant rien de nouveau depuis Aristote qui déclarait " Passons au problème des enfants qui, à leur naissance, doivent être ou bien exposés (= sacrifiés) ou bien élevés : qu’une loi défende d’élever un enfant difforme. Mais, dans les cas d’accroissement excessif des naissances (comme le niveau des mœurs s’oppose à l’exposition de tout nouveau-né), une limite numérique doit dès lors être fixée à la procréation, et si des couples deviennent féconds au-delà de la limite légale, l’avortement sera pratiqué avant que vie et sensibilité surviennent dans l’embryon ".

Le Darwinisme interprété par son contemporain Francis Galton [le fondateur de l'eugénisme, de la méthode d'identification des individus par empreintes digitales et de la psychologie différentielle] ne développera pas lui non plus un progrès empathique pour les faibles : " Nous devons par conséquent supporter les effets indubitablement mauvais de la survie des plus faibles et de la propagation de leur nature ; mais il apparaît ici qu’il y a au moins un frein à cette action régulière, à savoir que les membres faibles et inférieurs de la société ne se marient pas aussi librement que les sains ; et ce frein pourrait être indéfiniment renforcé par l’abstention du mariage des faibles de corps et d’esprit, bien que cela soit plus à espérer qu’à attendre. ". Pensées intolérantes et très proches du système rural suédois, le model de nos jours.

Un autre prix Nobel de médecine était décerné en 1962 à Sir Francis Harry Compton Crick pour sa participation à la découverte de la structure moléculaire de L’ADN. Ce même chercheur déclarait publiquement : " Aucun enfant nouveau-né ne devrait être reconnu humain avant d'avoir passé un certain nombre de tests portant sur sa dotation génétique. S'il ne réussit pas ces tests, il perd son droit à la vie. ". Il ne manque plus à la liste des candidats que le Docteur Josef Mengele.

Il convient de rappeler le savant gravement handicapé moteur Stephen Hawking [physicien théoricien et cosmologiste - travaux sur gravité quantique et trous noirs] qui déclarait : " Il n’y a pas eu de changement significatif dans le génome humain au cours des dix mille dernières années. Mais il sera sans doute complètement remodelé dans le prochain millénaire. Bien sûr, beaucoup de gens diront que l’ingénierie génétique sur des êtres humains devrait être interdite. Mais j’ai quelques doutes sur la possibilité d’y parvenir. L’ingénierie génétique sur les plantes et les animaux sera autorisée pour des raisons économiques et quelqu’un essaiera de l’appliquer aux hommes. À moins d’avoir un ordre mondial totalitaire, quelqu’un forgera des humains "améliorés" quelque part. ". (...)

Impossible de comprendre l’adhésion à l’État providence sacralisé sans prendre en considération la pérennité de la pensée luthérienne dans les réflexes culturels suédois. La religion de Martin Luther a d’abord été un puissant facteur d’homogénéité religieuse, ethnique et sociale, qui a perduré jusqu’à la fin du XXème siècle. Au delà des caricatures, la tradition luthérienne a produit en Suède une forte culture du travail qui bannit l’oisiveté, une culture de l’austérité et de la discrétion dans les rapports à l’argent, un culte de la simplicité dans la consommation privée, une culture du sérieux et de la gravité enfin dans le traitement des affaires de la communauté. Ces habitudes culturelles, qui se sont sédimentées depuis près de cinq siècles et sans rupture parmi l’immense majorité des habitants de la Suède, laissent encore des traces profondes dans les comportements politiques et sociaux d’aujourd’hui.

L’élite sociale-démocrate (nouvelle caste de la Suède) a su accueillir ce triple héritage, devenu une véritable synarchie d’une civilisation moderne prise en proie des désordres culturels, devenue socle de l’idéal vertueux supportant l’État providence sorti des ténèbres. Cette monarchie centralisée mue dans le rôle dirigeant du Parti et la participation politique ancienne du peuple mue dans le grand mouvement populaire marxiste du travail "libérateur" et dans la tradition luthérienne. En 1996 on pouvait observer sur les transports en communs de Suède le slogan marxiste cyniquement affiché en lettres rouges par le principal syndicat des travailleurs : "Frihet är att ha ett arbete" - "La liberté c’est avoir un travail". Les directives unilatérales et verticales du "contrat social" élaboré dans les esprits dès le plus jeune âge des crèches étaient rappelées et dicté en grosse lettres rouges.

Les sociaux-démocrates n’ont, eux non plus, jamais bien sûr développé aucun rêve d’appropriation collective des moyens de production. Un accord explicite entre les syndicats, le grand patronat et le parti social-démocrate, reste aussi le socle du système. Ce mécanisme formalisé, d’abord en 1906 puis en 1938 (à la conférence de Saltsjöbaden), vise depuis lors à éviter les conflits sociaux, lesquels sont par tous, notamment par les syndicats, considérés comme nuisibles à la prospérité suédoise. Nonobstant les grands principes de la propagande internationale du parti, les sociaux-démocrates suédois placèrent l'union politique avec la bourgeoisie de "leur" nation au-dessus de l'unité complète avec les prolétaires de toutes les autres nations et agirent contre l'intérêt du socialisme et contre l'intérêt de la démocratie.

Infidèles au psaume international des travailleurs chanté depuis ces jours, les ouvriers suédois, grands producteurs d’aciers et devenus exportateurs "d’armes défensives dites bonnes armes", ont bénéficié du carnage de leurs frères européens, asiatiques et autres. La conscience dans la politique de neutralité suivie depuis plus de deux siècles par la Suède est autant éparpillée que les effets d’une bombe à fragmentation. La devise bien connue dans chaque famille suédoise depuis 1914 est pragmatiquement rappelée et murmurée :- "Den enas död är den andras bröd" - "La mort de l’un est le pain de l’autre".

Le mythe des sociaux-démocrates vertueux, bâtisseurs de l’État providence, est aussi battu en brèche par les révélations historiques controversées qui se sont révélées au cours des dix dernières années, entre autres au sujet des lois de stérilisation des déviants. Ces textes votés à l’unanimité dans les années 1920, et donc avec le soutien des sociaux-démocrates, organisaient la stérilisation forcée de certains déviants sociaux ou de minorités qui pouvaient ralentir la construction de l’État providence. Bien qu’appliquées surtout avant la deuxième guerre mondiale, ces lois ne seront pourtant abrogées qu’en 1976 après que l’anticonceptionnelle pilule fut inventée en 1955 et commencé à être diffusé dans les années soixante dans toute l’Europe. Ce progrès scientifique permettait un contrôle des naissances physiquement moins dramatique. La reconnaissance partielle de ces excès et une certaine forme de repentance dans ces domaines ont tout de même laissé le sentiment assez profond que l’Etat providence des sociaux-démocrates a été bâti à la serpe et que le totalitarisme doux n’a pas toujours été doux pour tous.

Cela rappelle aussi la philosophie héritée et exprimée par l‘ex maitresse de Martin Heidegger, Hanna Arendt, qui apostrophait équivoquement (un peu tard dans sa nouvelle carrière de philologue américaine) que le totalitarisme est un résultat du déclin des classes et des États-Nations qui n’est pas un regroupement politique ou de groupe social mais une orientation pathologique de l’égo. Les assujettis volontaires au totalitarisme ne se sentent plus concernés par leur bien être mental ou par la survie de leur genre pas plus que de leur propre entité. Ce qu’ils veulent surtout éviter c’est d’être confrontés à leurs anxiétés vis à vis de la solitude ou de l’expérience de ne plus être attachés au monde collectif et communautaire. Pour éviter cela ils communieront au calice de n’importe quelle organisation ou secte qui viendra permanemment éteindre leur identité individuelle avec l’insistance d’une absolue et inconditionnelle loyauté (surtout fiscale). Ce cercle de fer et d’étoiles des nations communautaires sera la sécurité providentielle des assujettis qui viendra renforcer leur sens d’appartenance à la structure de cette société.

Pour parodier créativement Hannah Arendt, on peut poser cette nouvelle définition de l'hyper-politisme ou plutôt de l'hyper-étatisme contemporain : " La raison d'être de l'hyper-étatisme contemporain des grandes fédérations occidentales est l'asservissement cognitif définitif des citoyens, et son champ d'expérience est la déshumanisation avancée de la société ". Après cela, on ne peut plus se demander naïvement où et quand va s'installer définitivement cette citoyenneté psychotique de type méta-patriotique, néo-fédéraliste et toujours hyper guerrière.

Ainsi, nous savons que, depuis quelques millénaires et jusqu'à nos jours, l'histoire de l’(in)humanité s'est systématiquement confondue avec l'histoire de la guerre, mais avec ce nouveau type de guerre nous assistons là, réellement, au début de la fin de la civilisation car l'identité symbolique du peuple avec ses humeurs et ses affects commence - pour la première fois dans l'histoire de l'humanité - à être usinée massivement et mondialement par ces nouvelles techniques de dépersonnalisation de masse orchestrées essentiellement par les deux grandes fédérations césaristes américaine et européenne.

Poussant la doctrine pessimisme de Schopenhauer jusqu’au bout, on en vient jusqu’à faire de l’ennui le principe de la sociabilité. C’est cette peur de la solitude entretenue depuis la crèche jusque dans les curies des temples (mobbning), de se retrouver seul avec soi-même qui amène l’individu à aller vers autrui. Mieux vaut-il se retrouver avec l’autre, peu importe qui pour nous distraire et nous empêcher d’être face à nous-mêmes. Le collectivisme communautaire inculque que le pire ennui que l’on puisse rencontrer, le moins endurable, c’est nous-mêmes et que être seul avec soi n’est pas sensé être fort de son intégrité mais devenir un supplice.

Pourtant les individus ont toujours la tendance de vouloir s’évader de cette réalité collective par tous les moyens, si stupides ou si insignifiants soient-ils. La panoplie des moyens d’évasion est contrôlée par l’État : Loteries, alcool, sport. Combien ne peuvent traverser la vie que soutenus par l’alcool, le Prozac, par les anxiolytiques qui font la fortune de la compagnie pharmaceutique monopolisée par l’État providence. Si l’on prend le mot au sérieux, qu’est-ce que peut bien valoir la qualité d’une vie ? Une prison, si l’idéal est de s’en évader par tous les moyens disponibles.

Pour cela l’établissement patrimonaliste garde aussi le control de l’aliénation à travers des journaux à potins qui sont des mines de jouissances où, dans son fauteuil, il est possible de prendre conscience des bonheurs, malheurs, déboires des vedettes locales ou mondiales, retenir l’enchaînement de leurs divorces, la qualité des reformatages faciaux ou fessiaux subis ou constater en graphique l’évolution de leur poids. Durant ce temps là c’est comme si on n’avait pas à vivre.

L’indifférence de ces occidentaux aliénés qui se réfugient dans l’ignorance collectivement légitimée par le simple raz le bol est navrant. La paresse intellectuelle qui conduit à s'asseoir passivement sur des dogmes, à les prendre pour vrais sans y avoir réfléchi par soi-même, voir à les adorer et de s’identifier de manière religieuse dans les auteurs populaires et anonymes de ces dogmes dits de bon sens populaire sans les remettre en question est la plus dangereuse des attitudes.

La plus grande menace actuelle, c'est que les suédois pensent de moins en moins par eux-mêmes (par manque de temps ou par paresse) et qu'ils sont donc de moins en moins libres. Quand ils ne s’adonnent pas aux thérapies du bordel de la luxure ou de l’alcool, ces ogres obèses protégés par leur ventripotence vont soulager leurs cœurs atrophiés dans les temples ou sur les canapés des psys. Il est effarant de constater que l’un de ces dogmes les plus répandus en Suède exprime toujours laconiquement : "La mort des uns est le pain des autres". De quoi est fait le pain quotidien dans le creuset de la Suède depuis le moyen âge, est un autre sujet.

Ne plus réagir et ne plus dénoncer est se faire complice, par corruption passive, des princes de la boue noire, du fer et de la guerre qui alimentent et entretiennent notre corruption existentielle. Complicité autant passive avec les nouvelles croisades menées par les illuminés qui gèrent notre empire judéo-chrétien et qui pratiquent à outrance le génocide contre toutes formes de réactions groupées provenant des pays pauvres ou marginalisés. L’horreur ensuite est blanchie par la double morale persistante des organisations internationales qui veulent donner justice aux posthumes en créant des tribunaux de droits universels qui jugeront peut être publiquement certains vaincus.

De même que l’argent sale se blanchit dans le maelström scandinave, en Suisse ou aux Iles Cayman on veut aussi blanchir les atrocités des génocides à la Haye ou dans les caves du Vatican qui lui seul se réserve le suprême pouvoir de l’absolution et de la purification de l’argent. Les crimes sont purifiés au travers de l’amendement de l’obole et surtout par le temps qui calcifie toutes les histoires sans oublier les prix Nobel et autres médailles nobiliaires. "In hoc signo vinces" - "Dans ce signe, vous serez victorieux". (...)

Les nouveaux totalitarismes, qui jouent sur la persuasion et la manipulation, deviennent plus efficaces que les anciens, lesquels reposaient surtout sur la force. L’observateur n’est pas étonné que la réaction paradoxale d’abnégation et de soumission de l’individu traumatiquement exposé à une situation d’oppression collective, soit ironiquement appelée "le syndrome de Stockholm".

Pourtant rien de plus faible que le totalitaire pénaliste, si l’on considère que, pour s’établir, il a dû tout détruire : faire la solitude en détruisant la famille et l’appeler la paix. Il a dû détruire toutes les conquêtes de la civilisation, non pas seulement les conquêtes socialistes, mais aussi celles des glorieuses révolutions bourgeoises. De peur qu’ils ne racontent aux voisins ce qui se passe réellement chez lui, il punit ses dissidents expatriés de la peine d’ostracisme. Il neutralise le Parlement en obligeant ses représentants à voter en harmonie avec le ou les partis (malheur à celui ou celle qui vote en dehors de la collectivité, il/elle sera considéré comme sauvage). Il élit lui-même les électeurs ! Il n’a pas à abolir la Constitution, elle n’existe pas en Suède ! Il fait des magistrats ses esclaves politiques, il négocie la liberté de la presse, celle qui garantit toutes les autres. C’est-à-dire qu’il a instauré le plus abominable des esclavages, celui de l’âme et de l’esprit.

Travesti des grandes conventions chimériques internationales, l’état totalitaire statue sa vision exclusive des droits de l’enfant - son capital saturnien le plus chéri ! Il tremble donc devant toute discussion, il avoue ainsi son impuissance, il sait que toute discussion le tuerait. Il doit mouler le cerveau des enfants dans son creuset du collectivisme et les laisser être infectés dans le privé par des jeux de violence et d’apprentissage de la criminalité. Par la pratique de la terreur silencieuse, il fait des institutions la plus grande école d’hypocrisie qu’on n’ait jamais connue : ce sera le plus affreux de ses crimes, celui dont les conséquences seront les plus difficiles à effacer.

Jean-Raoul de Marcenac - l'auteur de l'article vit en Suède depuis 1975. Diplômé en médecine il exerce aussi le métier de journaliste lequel il a pratiqué  en Liban, en Irak, en Afghanistan, en Tchad, en Salvador ou en Pologne. Parlant sept langues il est entre autres Consul adjoint au Consulat général du Cameroun. Père de trois enfants, il est objet d’ostracisme depuis qu’il a révélé les méthodes employées par l'establishment suédois pour épuiser les fonds publics.

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