lundi 14 mars 2011

Manifeste Cedif

 Profession de foi du "Comité Élargi de Défense de l'Individu et des Familles"
(association loi 1901, JORF du 18/09/2010, page 4326, n° 175)

L'objectif du CEDIF est de défendre l'institution familiale et de faire respecter le principe de subsidiarité selon lequel les parents sont les premiers responsables de leurs enfants.
Il entend faire appliquer des articles 14 (droit de constater par soi-même) et 15 (droit à demander compte à l'administration) de la DDHC de 1789, en relation avec les articles 6 (droit au procès équitable) et 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la CEDH de 1953 et l'article 54 (interdiction de l'abus de droit) de la CDF de l'UE de 2000. Il vise à rappeler la place fondamentale de la famille dans le développement éducatif et social des enfants; sensibiliser le public au rôle de la famille en tant qu'institution première apte à permettre la formation de la personnalité des enfants et leur système de valeur; favoriser des solutions d'arbitrage dans des situations de conflits familiaux en évitant au maximum l'intervention des pouvoirs publics; demander des comptes à tout agent public de son administration; dénoncer des procédures abusives et des faits de déni de justice; obtenir que les exactions administratives et judiciaires soient poursuivies, médiatiser les fautes commises par des magistrats et des experts judiciaires. 

           "Little Brother see you" 
Pavlik Morozov * (M. Flower sur Flickr)
Les régimes totalitaires ne s’y sont pas trompés. Pour que l’individu abdique sa souveraineté et sa liberté il doit être nu sous le regard de l’État, aucune institution ne saurait s’interposer entre lui et l’État puisque celui-ci se veut seul garant de la protection et seul capable de sanctionner. La famille, les parents, doivent donc abandonner leur mission et être niés en tant que première des institutions. Coupés de leurs liens naturels, par le biais de différents organismes sociaux, les enfants deviennent le produit du totalitarisme, des êtres soumis et dociles de l’État, sans trop d’âme ni de sentiments. 

Au contraire, le libre épanouissement des enfants suppose qu’ils trouvent en leur famille le premier des repères, le lieu où ils peuvent se construire en tant qu’individus autonomes. Ceci correspond au principe de subsidiarité qui veut qu’autant que possible une responsabilité soit assurée par l’échelon de base. Il en découle que dans une société libre les parents sont et demeurent la référence des enfants, à ce titre ils ont le devoir et la responsabilité de pourvoir à leur éducation selon les principes qui sont les leurs. Ce principe est un préalable absolument incontournable dans tout débat sur l’éducation et la protection de l’enfance, il est un garde-fou qui protège notre société d’une dérive totalitaire fondée sur la remise en cause de la première des institutions : la famille.

Il est heureux que nous soyons sortis du modèle du "pater familia" ayant droit de vie ou de mort sur sa progéniture. C’est bien dans le respect du principe de subsidiarité que l’échelon institutionnel "services sociaux ou autres" intervient en appliquant le principe de suppléance, lorsque l’échelon de base qu’est la famille, a failli dans l’exercice de ses responsabilités d’entretenir, de protéger et d’éduquer sa progéniture. Mais évidemment cette déchéance n’est possible que pour incapacité avérée. Ceci nous amène à nous interroger sur l’influence qui peut y avoir la subjectivité d’un enquêteur social sur l’avenir d’une famille, sur les éléments permettant de dire que des parents ont failli, sur le bien-fondé du droit de l’État de s’immiscer dans l’intimité des familles voire de leur retirer leurs enfants.

Il est très inquiétant quand au nom de la lutte contre la maltraitance dans les familles les institutions étatiques décident de troquer la liberté des parents pour la sécurité des enfants, mais elles n’obtiendront ainsi ni l’une ni l’autre. Car si nous pouvons dire que les services sociaux ont pu se créer une légitimité par leur volonté affiché de prévenir les maltraitances, la chronique judiciaire s’est faite l’écho de très nombreux cas dans lesquels les services sociaux sont restés sans réaction alors que des enfants mourraient de privation de soins et de maltraitances. A contrario, les scandales plus au moins médiatisés autour de placements d’office, montrent aussi que les services sociaux qui combattent en sens propre du terme la légitimé de l’institution de la famille au quotidienne, peuvent devenir l’instrument du malheur des enfants, à coups d’interventions maladroites et quelquefois mal intentionnées.
A cela s’ajoute et les procédures abusives et les dénis de justice, suite logique de la connivence avec les services d’une grande partie des magistrats. *

En dépit d’un certain nombre d’Outreau, la profession n’a pourtant pas encore la mauvaise presse qu’elle mérite. Elle continue de susciter des vocations dans les couches d’une population éprise de transformation sociale ignorant à peu près tout du fonctionnement normal des familles. Les travailleurs sociaux des associations, les fonctionnaires de l’ASE, les enquêteurs de la PJJ, les assistantes sociales, les divers psychologues et autres auxiliaires de l’enfance se situent en effet dans une relation ambiguë avec les parents. Censés leur apporter un soutien, ces personnels prennent souvent en charge des cas sociaux dont ils tentent de suppléer les insuffisances maniant la récompense de l’aide financière et le bâton des mesures de placement. Et même si parfois ils admettent que l’effet de leur intervention a aussi des conséquences désastreux ils mettent en avant leurs "bonnes intentions" qu'ils opposent à une "ambiance sécuritaire".

Avec un minimum de recul cette "circonstance atténuante" des travailleurs sociaux est inepte. Ils n’ont pas attendu un pseudo climat sécuritaire autour d’une nouvelle dangerosité, se contentant de mettre en application un "principe de précaution" à leur sauce contre l’influence de l’institution familiale. Ils s’inquiètent moins du vécu des enfants que de la condition sociale et culturelle des familles, donc les parents coupables de "pressions scolaires" ne sont pas moins dangereux que les déments qui finissent par couler leur progéniture dans le béton. Ils vont donc dénoncer ce procès en dangerosité qui est pourtant et il faut le dire clairement leur seule raison légitime d’agir, une raison objective et incontournable dans toute société civilisée.

Il ne saurait donc être concevable que des éducateurs se croient chargés des missions de transformation de la société en pourfendant une structure familiale qu’ils considèrent comme reproductrice d’une structure sociale qu’ils rejettent avec tous les risques que fait peser le poids de décisions très subjectives sur le sorts de familles, voulant privilégier jusque devant les tribunaux pour enfants certaines conceptions éducatives peu défendables au détriment d’autres conceptions solides mais trop "bourgeoises". En effet, on ne saurait protéger les enfants en considérant la famille comme source d’aliénation sans faire peser une menace grave sur leur équilibre psychologique et leurs repères sociaux. Il importe donc de dénoncer, de poursuivre et de faire casser ceux qui s’abritent derrière leur tâche pour se mêler d’ingénierie sociale au détriment de la valeur de la famille.

Il faut donc instaurer une intolérance envers les actes et les pratiques de l'aliénation parent-enfant si souvent véhiculée par les organismes censés à protéger la famille. Il faut enfin sensibiliser l’opinion publique aux problèmes créés par l’ingérence étatique dans la vie privée des familles et la faire adhérer au soutien de la parentalité comme partie intégrante et irremplaçable pour la formation de la personnalité des enfants et leur système des valeurs. – Si tel est aussi votre point de vu, rejoignez nous ! Apportez-nous vos observations, vos suggestions, vos témoignages ou vos articles, réagissez ! " N'ayez pas peur " !

" Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir
la fronde et les flèches de la fortune outrageante,
ou bien à s’armer contre une mer de douleurs
et à l’arrêter par une révolte ? " (W. Sh.) 
Écu CEDIF*
 


  
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 * Un témoignage de l'"intérieure" du système extrait du "Guide de la protection judiciaire de l'enfant" (éd. Dunod, Paris / 2009) :
" Dans aucune autre juridiction, dans aucun autre domaine, il n’y a aujourd’hui une telle distance entre ce qui devrait être et ce qui est. La démonstration semble également faite que les violations de la législation sont bien plus que des non-respects de textes sans âme. Lorsque par exemple le juge des enfants ne convoque pas l’un des parents, pire : lorsqu’il statue sans entendre personne, lorsqu’il n’y a pas eu de véritable débat à l’audience, lorsqu’il rend une décision qui n’explique rien, lorsque des mineurs sont retirés avant toute notification de jugement, (…) on méprise les individus et on les incite à la rébellion. (…) De la même façon, dans aucun rapport on ne lit qu’une équipe éducative a commis une erreur grave, qu’un référent désigné par son service a été maladroit avec la famille, qu’il n’a pas l’aborder comme il fallait et que cela a entraîné de fortes mais légitimes réticences chez les intéressés. Il sera toujours écrit que les parents, les mineurs, sont les seuls responsables de situations qui ne progressent pas, ou des incidents qui ont lieu. (…) Et on ne lit dans les dossiers que des descriptifs partiels et partiaux qui trompent souvent sur la réalité familiale. En cela, les dossiers judiciaires de protection de l’enfance sont largement tronqués et mensongers. (…) Qu’un juge adresse à une famille une décision non motivée de retrait des enfants, cela n’empêchera pas que les enfants partent et l’on dira qu’ils sont protégés, même si les intéressés s’insurgent contre la méthode. (…) Sur le terrain de la protection de l’enfance, il n’y a pas d’autre arbitre du droit que le juge des enfants. Or celui-ci a progressivement abandonné la partie de son travail essentielle, qui consiste à veiller à ce que toutes les interventions se déroulent en conformité avec les règles procédurales et de fond, pour ne se consacrer qu’à des questions de fait, au même titre que les autres intervenants. Or un juge des enfants qui n’assure plus la suprématie de la règle est un magistrat qui ne sert plus à rien. Et dans le quotidien, lorsque le juge des enfants ne tire pas le débat sur le terrain juridique, personne ne le fait à sa place. C’est alors l’abandon progressif de la légalité et la place laissée à l’arbitraire le plus total. "
 
Michel Huyette, juge des enfants (pages 522 – 523)

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* Sur la photo - Pavel Morozov (1918 - 1932), mieux connu sous le diminutif Pavlik :
C'est un jeune paysan russe glorifié par la propagande soviétique et érigé en icône du communisme. Son titre officiel était "pionnier-héros numéro 001 de l’Union Soviétique". A l’âge de 13 ans, à une époque où la famine régnait et les bolcheviks réquisitionnaient le grain, il dénonce son père aux autorités pour la "violation manifeste de la ligne de parti" persuadé que ce-dernier, alors responsable du soviet local, dissimulait du grain (c'était en réalité pour préserver le village de la sous-alimentation) et qu'il fournissait des faux-papiers à des "koulaks" (pour qu'ils puissent échapper aux persécutions). Le père fut arrêté, déporté dans un camp de travail  forcé et abattu l’année suivante.  La vengeance attrapa le fils et il ne survécut pas à son acte de dénonciation mais les autorités communistes firent de lui un héros. Il devint un conte de la morale soviétique considérant l’opposition à l'État comme réactionnaire, et la loyauté envers les institutions comme une vertu plus grande que celle de l'amour familial. Son histoire fut sujet de lecture obligatoire, de pièces de théâtre, des chansons, d’un poème symphonique et même d’un opéra. Son culte lui dédia des monuments et il donna son nom à des rues et des écoles. Pendant soixante ans, Pavlik Morozov fut un exemple pour toute la jeunesse soviétique : elle devait consacrer son existence à l’État et non pas à sa famille ; les enfants étaient incités à informer les autorités du comportement de leurs parents ; devant les tribunaux on autorisait l’utilisation de leurs témoignages et la dénonciation anonyme… (toute coïncidence ou ressemblance avec la pratique réelle en France n'est ni fortuite ni involontaire)

Boris Tanusheff (Vice-Président et cofondateur du CEDIF) : http://asso-cedif.e-monsite.com/

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